Le blog de la photoconte

Le Premier week-end du conte est terminé…

Pour donner des regrets à ceux qui ne sont
pas venus à la Maison des Métiers, voici de quoi les raviver….

L’exposition PASS‘PORT présentait 36 photographies de haute qualité résumant le périple de Sébastien LEFEBVRE entre la Mongolie, la Chine et le Népal. 

Un diaporama musical de 30 minutes comprenant 500 photographies était présenté au public, dans une salle de l’étage.

Des fiches techniques sur la géographie, la religion et la gastronomie de ces trois pays étaient à disposition du public.

Trois spectacles de contes ont été proposés au public.

`                Une Veillée à la lanterne pour les familles avec les conteurs de la Phot’OConte.

`                Un Spectacle de contes pour adolescents et adultes (durée 1h15) avec Estelle LEFEBVRE  et d’Alice MENDELSON

`                Un Spectacle en langue parlée et langue des signes (durée 30 minutes) avec la participation de Marilyn SPECOGNA.

Deux ateliers ouverts au public familial ont été proposés le dimanche 19, à 15h :

`                Un atelier d’origami animé par Christian OLLIET

`                Un atelier d’imaginaire et d’écriture autour des proverbes chinois animé par Stéphanie THUILLIEZ. Deux carnets de proverbes et de contes sages conçus par la Photo’OConte étaient à la disposition des visiteurs.

La convivialité est le maître mot de la Phot’OConte. Ainsi la Maison des Métiers d’art qui est un lieu particulièrement évocateur et qui se prête à merveille aux contes a été magnifiquement décorée dans un style rappelant les paysages photographiés par Sébastien. Nous remercions chaleureusement la Boutique FK, installée rue de la Liberté à Marmande, qui a offert de son temps, de son matériel et de son talent pour rendre ce lieu plus asiatique.

Nous remercions nos visiteurs et nos spectateurs qui sont venus nous accompagner lors de ces moments de partage.

C’est à l’invitation de l’école Edouard Herriot, organisatrice d’une Semaine de la Différence, que la Photoconte et l’Association Sourd Entendant Malentendant 24/47 ont animé un atelier pour les enfants (classe de grande maternelle et primaire).

Le but était de sensibiliser les enfants à l’handicap auditif, de leur en expliquer les causes, d’avoir un rôle préventif sur les dangers du bruit et de présenter les difficultés quotidiennes des personnes sourdes. Car ne l’oublions pas, ce handicap ne se voit pas !

Ce thème peut sembler bien sombre et dur pour de si jeunes enfants ! Malgré la difficulté du thème, l’atelier a dépassé l’aspect pédagogique pour devenir ludique grâce aux activités proposées par les trois animatrices :Marilyn, Sahila et Stéphanie.

En premier lieu, le mime qui permet de transmettre une information par le geste. Cette première activité qui se déroule par groupe de quatre permet de montrer la difficulté à transmettre lorsque le silence se fait. Autre atelier, celui qui concerne l’expression de la voix, porteuse de différents sentiments comme la joie, la colère, le dégoût. Etape suivante, le même exercice avec des mots très courants et au final sans les mots, dans le silence et avec le visage.

À la suite de ces différentes activités, vient le conte en deux langues. Le conte partage avec le langage des signes l’utilisation des images pour donner vie aux personnages, aux lieux et aux actions. En contant, les animateurs entrent dans un domaine familier de l’enfant et celui-ci a plus de facilité à comprendre tous les enjeux du langage signé. Les spectateurs abordent l’histoire par le biais du son et du signe. Le conte est ensuite raconté une deuxième fois en supprimant les mots clés qui ne sont plus que signés et finalement ce sont les enfants eux-mêmes qui guident le conteur parlant grâce aux signes. Cet échange est particulièrement riche car il permet aux enfants d’appréhender immédiatement l’importance du langage des signes. 

Pour conclure la séance, quelques mots du langage courant sont donnés en signe, par exemple les formules de politesse, les mois de l’année, les jours de la semaine. Cette dernière partie est assez libre et ce sont les enfants, qui demandent les mots à traduire.

L’expérience est hautement pédagogique et prouve aussi que l’on peut fournir une information juste aux enfants en conservant la bonne mesure de leurs âges.

Pour la conteuse parlante, il y a de la magie et de la beauté à voir des enfants entrer dans un conte par des gestes qu’ils ne connaissaient pas encore un quart d’heure auparavant. Les jeunes spectateurs comprennent rapidement et retiennent le conte de manière intuitive et quasi tactile.

Une activité utile et belle qui nous l’espèrons pourra se renouveler.

La Photoconte / ST 

L’EROS DES ROSES

 Le lendemain de la veillée consacrée aux loups, les conteurs ont retrouvé Sophie, conteuse à Nouméa, pour parler avec elle de sa passion de raconter.  Voici un résumé de cette conversation si passionnante et si instructive sur une expérience de conteuse. 

Nous n’imaginions pas rencontre plus étonnante !

Débarquée de Nouméa, pour un court séjour en France, Sophie a posé sac à dos et bonne humeur à Marmande pour deux jours. La passion du conte les avait réunies dans le passé et pour notre plaisir à tous, Stéphanie a invité Sophie a conté lors de la veillée – Loup y es-tu ? – du vendredi 19 décembre. La complicité entre les deux conteuses a donné le ton de la soirée placée sous le signe du merveilleux. Et voilà commet Sophie a promené ses chaussures amoureuses au pays des loups … Un mélange savoureux que le public a dégusté tout au long de la veillée. Puis les spectateurs et Photoconteurs se sont réunis autour d’un vin chaud et ont partagé impressions, émotions, et pains d’épice au côté de Sophie.

 
Sophie, nous l’avons retrouvé le lendemain matin pour un petit-déjeuner très studieux. Elle a gentiment accepté de nous parler de son expérience du conte, mais Sophie tient à préciser qu’elle n’est pas « conteuse ».

 
Le conte, c’est avant tout une histoire de famille et de rencontres, car au départ elle ne faisait qu’écrire des histoire sans penser les raconter un jour. Mais c’était sans compter sur des parents conteurs, une sœur jumelle amoureuse des contes et plus tard le soutien de Gigi Bigot. Aujourd’hui Sophie fait partie de l’association « Il était une fois », créée avec ses parents et sa sœur. Tous les quatre, unis par des relations sincères et authentiques, donnent vie aux spectacles qu’ils préparent minutieusement. Autour d’un fil conducteur, qu’ils définissent ensemble, ils se passent la parole et enchaînent les contes avec facilité car l’esprit de famille apaise les doutes. Du choix des contes aux habits de scène, tout est préparé à quatre. Et si leur tenue de prédilection reste le sobre noir et blanc, leur spectacle quant à lui est haut en couleur. La voix porte, le corps évite de prendre le pas sur la parole, les regards se croisent et se rassurent, l’imaginaire fait danser le temps.

 
Mais où puise-t-elle son inspiration? Pour Sophie ce sont avant tout des réadaptations d’histoires lues et entendues. Son registre est plutôt comique, tendre et ponctué de jeux de mots. Les enfants adorent et c’est auprès d’eux qu’elle entend développer des actions pédagogiques grâce aux contes. Non qu’elle délaisse le public adulte mais son cheminement personnel est guidé par ses envies et est marqué par son impression d’un manque de maturité à aller vers les contes pour adultes. Un choix qu’elle assume d’autant plus depuis qu’elle est maman, son répertoire a grandi au rythme de son fils, âgé maintenant de 8 ans.

 
Mais quels sont ses conseils ou ses orientations pour les autres conteurs ? La première chose est d’être à l’aise avec son conte et en confiance avec ses partenaires de scène. Ensuite c’est de trouver son registre en terme de public et d’émotion. A chaque conteur de faire moisson.

 
Mais Sophie aime partager et c’est avec un enthousiasme mêlée d’une appréhension toute naturelle qu’elle nous expose son projet : durant une semaine, initier les enfants d’un centre aéré à la création de leur propre histoire.

 
Les photoconteurs remercient chaleureusement Sophie et gageons que cette initiative soit la première de nombreuses autres.

Janvier 2009