Le lendemain de la veillée consacrée aux loups, les conteurs ont retrouvé Sophie, conteuse à Nouméa, pour parler avec elle de sa passion de raconter. Voici un résumé de cette conversation si passionnante et si instructive sur une expérience de conteuse.
Nous n’imaginions pas rencontre plus étonnante !
Débarquée de Nouméa, pour un court séjour en France, Sophie a posé sac à dos et bonne humeur à Marmande pour deux jours. La passion du conte les avait réunies dans le passé et pour notre plaisir à tous, Stéphanie a invité Sophie a conté lors de la veillée – Loup y es-tu ? – du vendredi 19 décembre. La complicité entre les deux conteuses a donné le ton de la soirée placée sous le signe du merveilleux. Et voilà commet Sophie a promené ses chaussures amoureuses au pays des loups … Un mélange savoureux que le public a dégusté tout au long de la veillée. Puis les spectateurs et Photoconteurs se sont réunis autour d’un vin chaud et ont partagé impressions, émotions, et pains d’épice au côté de Sophie.
Sophie, nous l’avons retrouvé le lendemain matin pour un petit-déjeuner très studieux. Elle a gentiment accepté de nous parler de son expérience du conte, mais Sophie tient à préciser qu’elle n’est pas « conteuse ».
Le conte, c’est avant tout une histoire de famille et de rencontres, car au départ elle ne faisait qu’écrire des histoire sans penser les raconter un jour. Mais c’était sans compter sur des parents conteurs, une sœur jumelle amoureuse des contes et plus tard le soutien de Gigi Bigot. Aujourd’hui Sophie fait partie de l’association « Il était une fois », créée avec ses parents et sa sœur. Tous les quatre, unis par des relations sincères et authentiques, donnent vie aux spectacles qu’ils préparent minutieusement. Autour d’un fil conducteur, qu’ils définissent ensemble, ils se passent la parole et enchaînent les contes avec facilité car l’esprit de famille apaise les doutes. Du choix des contes aux habits de scène, tout est préparé à quatre. Et si leur tenue de prédilection reste le sobre noir et blanc, leur spectacle quant à lui est haut en couleur. La voix porte, le corps évite de prendre le pas sur la parole, les regards se croisent et se rassurent, l’imaginaire fait danser le temps.
Mais où puise-t-elle son inspiration? Pour Sophie ce sont avant tout des réadaptations d’histoires lues et entendues. Son registre est plutôt comique, tendre et ponctué de jeux de mots. Les enfants adorent et c’est auprès d’eux qu’elle entend développer des actions pédagogiques grâce aux contes. Non qu’elle délaisse le public adulte mais son cheminement personnel est guidé par ses envies et est marqué par son impression d’un manque de maturité à aller vers les contes pour adultes. Un choix qu’elle assume d’autant plus depuis qu’elle est maman, son répertoire a grandi au rythme de son fils, âgé maintenant de 8 ans.
Mais quels sont ses conseils ou ses orientations pour les autres conteurs ? La première chose est d’être à l’aise avec son conte et en confiance avec ses partenaires de scène. Ensuite c’est de trouver son registre en terme de public et d’émotion. A chaque conteur de faire moisson.
Mais Sophie aime partager et c’est avec un enthousiasme mêlée d’une appréhension toute naturelle qu’elle nous expose son projet : durant une semaine, initier les enfants d’un centre aéré à la création de leur propre histoire.
Les photoconteurs remercient chaleureusement Sophie et gageons que cette initiative soit la première de nombreuses autres.
Janvier 2009
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